Cancer de la prostate

Il s’agit de la tumeur la plus fréquente chez l’homme. Elle est diagnostiquée de façon de plus en plus précoce, à un stade localisé, du fait du dépistage.
Le cancer de la prostate évolue depuis quelques années dans deux sens: sa mortalité diminue mais le nombre de nouveaux cas augmente très vite: cette augmentation est due essentiellement au dépistage précoce. Le cancer de la prostate est responsable de 1% des décès, mais 40% des hommes de plus de 50 ans ont des foyers microscopiques. La grande majorité de ces lésions est associée au vieillissement et évolue très peu.

Consultation d'oncogénétique

Certains cancers de la prostate sont liés à des prédispositions héréditaires. Dans ce cadre, une consultation d’oncogénétique peut vous être proposée. Elle offre un suivi adapté pour les personnes porteuses de ces prédispositions.

Le but de la consultation de génétique est d’évaluer s’il existe au sein d'une famille un risque particulier de cancer et si celui-ci peut être expliqué par une mutation génétique.

Ensuite selon les résultats des examens, des conseils pratiques de prévention et de dépistage seront donnés et un suivi adapté proposé. Une aide psychologique est également proposée.

Dépistage

​Actuellement la plupart des diagnostics de cancer de la prostate sont faits chez des hommes qui ne présentent aucun symptôme à la suite d’un dépistage : toucher rectal et dosage du PSA (Antigène Prostatique Spécifique).

Diagnostic

En cas de suspicion de cancer, l’urologue pourra vous proposer des biopsies de prostate. Seul cet examen, après analyse anatomopathologique, permettra de confirmer ou non la présence d’un cancer.

Bilan d’extension

Le bilan d’extension pourra nécessiter la réalisation d’une biologie, d’un scanner abdomino-pelvien, d’une scintigraphie osseuse ou d’une IRM prostatique.

Traitements

Dans le cas des tumeurs localisées:

Plusieurs possibilités thérapeutiques vous seront proposées en tenant compte des résultats de l’ensemble de vos examens (histologie et bilan d’extension, mais aussi de votre âge et de vos autres problèmes de santé.

1- Surveillance active:

Dans certains cas, il n’est pas utile de réaliser d’emblée un traitement et votre médecin pourra vous proposer une attitude de «surveillance active», avec éventuel traitement «différé».

Ce programme de surveillance comporte généralement de nouvelles biopsies de prostate, la réalisation régulière de dosage du PSA et de consultations médicales. Cette attitude permet dans un certain nombre de cas d’éviter la réalisation d’un traitement ou de le différer de plusieurs mois ou années, et d’éviter (ou retarder) ainsi ses inconvénients.

2- Chirurgie (prostatectomie radicale) :

3- Radiothérapie externe:

Ces traitements peuvent être utilisés seuls, en association entre eux ou avec les traitements médicaux hormonaux.

Dans le cas des tumeurs étendues
au-delà de la prostate :

Le cancer de la prostate avancé est stimulé par des hormones mâles ou androgènes dans le sang et le traitement hormonal vise à en réduire la quantité.

Depuis plusieurs décennies, le traitement de référence en première ligne reste l’hormonothérapie : on n’a pas encore trouvé mieux que la déprivation androgénique induite soit par une castration chirurgicale soit par une castration médicamenteuse.

Bien que cette thérapie soit efficace, le cancer finit par y devenir résistant chez la plupart des malades.

Ces dernières années ont été marquées par d’importants progrès dans le cancer de la prostate avancé surtout devenu résistant aux hormones (on parle d’hormono-résistant ou de réfractaire à la castration ce qui est synonyme).

La chimiothérapie était le plus souvent initiée après que la maladie progresse malgré le traitement hormonal.

Il existe actuellement des alternatives à la chimiothérapie permettant d’y recourir plus tard: de nouveaux médicaments capables de bloquer l’effet des androgènes améliorent la survie en maintenant une bonne qualité de vie.

Jusque 2010, seule la chimiothérapie par docetaxel (Taxotère®) avait démontré une prolongation de la survie. Depuis 2010, pas moins de cinq nouveaux traitements ont démontré pouvoir prolonger la vie de ces patients : sipuleucel-T (immunothérapie), cabazitaxel (chimiothérapie), radium -223 (radionucléotide), abiratérone et enzalutamide. Parmi ces cinq nouveaux traitements, il y a donc deux hormonothérapies aux modes d’action très différents. L’abiratérone inhibe la synthèse des androgènes tandis que l’enzalutamide est un antagoniste du récepteur aux androgènes. Il est remarquable de noter que les seules « thérapies ciblées » ayant définitivement prouvé leur efficacité dans le cancer de la prostate restent celles qui ciblent les signaux émis par le récepteur aux androgènes...

Qualité de vie

Dans le cadre de votre traitement contre le cancer de la prostate, une hormonothérapie est souvent nécessaire. Elle consiste à bloquer les hormones pour qu’elles cessent de stimuler le cancer. Entre autres effets indésirables, cette thérapie conduit à :

  • une fonte musculaire ;
  • une accélération de la perte osseuse liée à l’âge ;
  • une prise de poids (masse grasse).

Plusieurs études ont démontré le bénéfice de l’exercice physique face à ces symptômes. C’est ainsi que le GHdC vous propose 2 programmes « Feel+ » et « Dynamic Life » (en fonction de votre état de santé en de votre traitement) basés sur une approche multidisciplinaire et comprenant 4 piliers :

  • Exercices physiques (lutte contre l’ostéoporose et la fonte musculaire ; amélioration de la qualité de vie ; diminution de la sensation de fatigue pendant et après le traitement)
  • Nutrition (conseils nutritionnels pour manger sain et équilibré)
  • Santé (un gestion active des effets secondaires indésirables)
  • Lifestyle (développement d’une pensée positive vis-à-vis de la maladie)

Avant de commencer...
Pour que vous pratiquiez ces activités sans risques, un petit bilan sera effectué. Il consiste en:

  • une prise de sang ;
  • une évaluation du squelette (ostéodensitométrie)
  • l’avis d’un cardiologue, assorti éventuellement d’un test à l’effort.

Votre médecin traitant est averti de votre participation à ces sessions.

Informations pratiques

Le programme se déroule sur le site IMTR à Loverval (en médecine physique-réadaptation, étage -1). Il est supervisé par un médecin physique et, lors des séances, par un kinésithérapeute.

48 séances d’une heure sont prévues à raison de 1 ou 2 par semaine, selon vos souhaits.

Des vestiaires sont mis à votre disposition, prévoyez un tenue légère (jogging), une bouteille d’eau et une collation.

Surveillance

La période qui suit la fin des traitements fait l’objet d’une surveillance attentive et prolongée en lien avec le médecin traitant.

La surveillance consiste en une consultation (examen clinique, dosage du PSA) complétée selon les cas par des examens.​