Le cancer de l’œsophage

Le cancer de l’œsophage concerne 900 nouveaux patients par an en Belgique. Il est quatre fois plus fréquent chez l’homme que chez la femme. On distingue deux types principaux de cancers de l’œsophage : le carcinome épidermoïde et l’adénocarcinome.

Facteurs de risque et prévention

Les principaux facteurs de risque sont le tabac et l’alcool pour le carcinome épidermoïde.

L’œsophage de Barrett faisant suite à une irritation chronique de la muqueuse du bas œsophage suite à des reflux d’acide depuis l’estomac constitue le principal facteur de risque de l’adénocarcinome.

Enfin, on retrouve également parmi les facteurs de risque les brûlures œsophagiennes par ingestion de substances acides ou basique et la consommation régulière de boissons brûlantes.

La prévention du cancer de l’œsophage consiste à éviter l’exposition à ces différents facteurs de risque.

Dépistage et symptômes

Il n’existe pas de dépistage de masse pour le diagnostic précoce des cancers de l’œsophage.

Un dépistage systématique sera proposé aux patients présentant des lésions susceptibles de se cancériser (œsophage de Barrett, brûlures de l’œsophage…)

Un suivi particulier sera réalisé chez les patients déjà suivis pour un cancer ORL pour lequel les facteurs de risques (tabac et alcool) sont communs.

Les symptômes surviennent lorsque le volume de la tumeur perturbe le fonctionnement de l’œsophage. Il peut s’agir d’une dysphagie (difficulté pour avaler les aliments solides et/ou liquides), d’une douleur, d’une brûlure, d’une toux ou d’une perte de poids.

Diagnostic

Il s’établit lors d’une gastroscopie (pratiquée sous anesthésie locale ou générale). Des biopsies seront réalisées lors de cet examen. Elles permettront au médecin anatomopathologiste de réaliser un examen histologique complet pour caractériser le type de la tumeur.

Un bilan d’extension sera également réalisé. Pour évaluer l’extension locale de la tumeur, une écho-endoscopie sera proposée. Elle permettra d’étudier les structures anatomiques situées proche de l’œsophage et de rechercher des métastases ganglionnaires pour lesquelles des ponctions à aiguille fine pourront être réalisées. Pour évaluer l’étendue de la maladie à distance, un scanner thoraco-abdominal sera proposé et éventuellement un Pet Scanner en cas de chirurgie.

Un examen ORL sera proposé afin d’éliminer la présence d’une tumeur associée.

Traitements

Le traitement du cancer de l’œsophage est discuté lors de réunions multi-disciplinaires et décidé en fonction du stade, de la localisation de la tumeur et de l’état général du patient.

Un traitement endoscopique peut parfois permettre de traiter des lésions superficielles.

En cas de tumeur localisée et peu étendue, le traitement sera chirurgical. Cette intervention pourra, selon le stade de la tumeur, être précédée d’une association de radiothérapie et/ou chimiothérapie.

A un stade avancé de cancer de l’œsophage, l’intervention chirurgicale n’est pas toujours réalisable et une chimiothérapie et/ou radiothérapie seule sera proposée dans le but d’obtenir un contrôle tumoral local et à distance et d’améliorer la survie.

En cas de sténose (rétrécissement) de l’œsophage, le passage des aliments et des liquides peut être amélioré par la pose d’une endoprothèse (tube placé au niveau de la tumeur par voie endoscopique pour maintenir l’œsophage ouvert).

La prise en charge nutritionnelle fait partie intégrante du traitement du cancer de l’œsophage. Un suivi diététique sera réalisé et des compléments alimentaires de même qu’une alimentation parentérale ou entérale par sonde de gastrostomie seront proposés.

Enfin, plusieurs essais cliniques visant à évaluer l’efficacité de nouvelles molécules utilisées seules ou en association à la chimiothérapie sont en cours.