Le cancer de l’estomac

​Le cancer de l’estomac est le 5ème cancer le plus fréquent dans notre pays (1400 nouveaux cas par an). L’âge moyen au moment du diagnostic est d’environ 70 ans. Il reste, de nos jours, plus fréquent chez les hommes. L’incidence de ce cancer est toutefois en diminution constante depuis vingt ans mis à part pour le cancer du cardia (partie supérieure de l’estomac qui le relie à l’œsophage) qui survient chez les sujets plus jeunes.

Facteurs de risques et prévention

Les principaux facteurs de risque sont les inflammations de l'estomac (gastrites) dont l'infection à Helicobacter Pylori, l’alimentation riche en graisses et la consommation excessive de sel, les maladies prédisposantes (Biermer, Ménétrier), le tabac et l’alcool.

La prévention du cancer de l’estomac consiste à éviter l’exposition à ces différents facteurs de risque.

Il existe de très rares cas de prédispositions héréditaires aux cancers gastriques (syndrome HNPCC ou syndrome de Lynch, Syndrome de Peutz-Jeghers, polypose juvénile, cancers gastriques diffus héréditaires dû à la mutation du gène de la E cadhérine). L’oncologue orientera le cas échéant le patient et sa famille vers une consultation d’oncogénétique afin d’organiser la prise en charge des familles à risque.

Dépistage et symptômes

​Il n’existe pas de dépistage de masse pour le diagnostic précoce des cancers de l’estomac. Les symptômes sont peu spécifiques et surviennent tardivement ce qui explique le caractère souvent tardif du diagnostic. Parmi ces symptômes, les douleurs épigastriques, la perte d’appétit et la perte de poids sont les plus fréquents. Le cancer de l’estomac peut également se manifester par une anémie ou une hémorragie digestive (vomissements de sang rouge ou présence de selles noires). Le diagnostic peut également se faire suite à l’apparition d’une masse abdominale, d’une accumulation de liquide dans la cavité abdominale ou d’une augmentation de la taille du foie.

Diagnostic

<p>Afin de poser le diagnostic, l’estomac est examiné lors d’une gastroscopie (pratiquée sous anesthésie locale ou générale). Des biopsies seront réalisées lors de cet examen. Elles permettront au médecin anatomopathologiste de réaliser un examen histologique complet pour caractériser le type de la tumeur.</p>

<p>Cet examen est important pour établir un pronostic et la probabilité de réponse au traitement. Par exemple, dans 20% des cas, les cancers gastriques surexpriment HER2 (une protéine présente dans certains cancers notamment le cancer du sein). La recherche de cette surexpression orientera le type de traitement proposé.</p>

<p>Un bilan d’extension sera également réalisé. Pour évaluer l’extension locale de la tumeur, une écho-endoscopie sera proposée. Elle permettra d’étudier les structures anatomiques situées proche de l’estomac et de rechercher des métastases ganglionnaires pour lesquelles des ponctions à aiguille fine pourront être réalisées. Pour évaluer l’étendue de la maladie à distance, un scanner thoraco-abdomino-pelvien sera proposé et éventuellement un Pet Scanner.</p>

<p>Un bilan d’opérabilité est fait en cas de chirurgie.</p>

Traitements

Le traitement du cancer de l’estomac est discuté lors de réunions multi-disciplinaires et décidé en fonction du stade, de la localisation de la tumeur et de l’état général du patient.

La chirurgie reste le seul traitement curatif (permettant d’offrir une chance de guérison) en cas de tumeur localisée. Une gastrectomie partielle ou totale associée à un curage ganglionnaire sera proposée en fonction de la localisation et de l’étendue de la tumeur. Cette intervention chirurgicale sera précédée et suivie de chimiothérapie dans la plupart des cas.

Dans les tumeurs métastatiques, une chimiothérapie visant un contrôle tumoral local et à distance est proposée dans le but d’améliorer la survie. De nouveaux médicaments appelés « thérapies ciblées » peuvent dans certains cas être administrés en association à la chimiothérapie afin d’en accroitre son activité.

La radiothérapie occupe peu de place dans la prise en charge du cancer de l’estomac. Dans de rares cas, elle fait suite à la chirurgie mais la plupart du temps, elle se limite à une utilisation à titre purement symptomatique en cas de complications obstructives ou hémorragiques.

La prise en charge nutritionnelle fait partie intégrante du traitement du cancer de l’estomac. Un suivi diététique sera réalisé et des compléments alimentaires de même qu’une alimentation parentérale ou entérale par sonde de gastrostomie seront proposés.

Enfin, plusieurs essais cliniques visant à évaluer l’efficacité de nouvelles molécules utilisées seules ou en association à la chimiothérapie sont en cours.