Dans la moelle osseuse, il existe des cellules appelées cellules souches qui permettent la fabrication à la fois de globules blancs, de globules rouges et de plaquettes. Lors de l’administration de chimiothérapie à haute dose et/ou de rayons, il y a une altération très significative des cellules souches entraînant secondairement un état appelé « aplasie ». L’aplasie consiste en une diminution très profonde du nombre des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes d’une durée prolongée.
Afin d’autoriser l’administration de ces hautes doses de chimiothérapie et d’augmenter donc les chances de guérison de votre maladie hématologique, il est proposé de réaliser une autogreffe de cellules souches hématopoïétiques. L’avantage du prélèvement/réinfusion de cellules souches est de diminuer la durée d’aplasie post chimiothérapie, période pendant laquelle vous serez fragilisé au niveau de vos défenses immunitaires.
Prélever et conserver vos cellules souches pour une réinjection ultérieure dénommée application ou greffe de cellules souches hématopoïétiques.
Préalablement à votre hospitalisation, un prélèvement de cellules souches hématopoïétiques sera réalisé au décours d’une chimiothérapie et/ou après administration de facteurs de croissance. Sous l’effet de ce traitement, les cellules souches hématopoïétiques se déplacent de la moelle osseuse vers le sang périphérique. Il est alors possible de les prélever par une technique de prélèvement extra-corporelle appelé « cytaphérèse ». Ce prélèvement est indolore et nécessite la mise en place d’un cathéter veineux.
Les cellules souches hématopoïétiques seront ensuite congelées dans l’azote liquide (- 197°) dans l’attente de leur réinjection. Ainsi préservées, les cellules souches hématopoïétiques peuvent en principe y demeurer de manière indéfinie. Toutefois, pour des raisons pratiques, si vos cellules souches hématopoïétiques ne devaient pas être utilisées dans les 10 années suivant leur prélèvement, la banque de Cellules Souches Hématopoïétiques du GHdC procédera de manière automatique à leur destruction sauf si vous vous y opposez par écrit.
La loi régissant les activités des Banques de Matériel Corporel Humain impose au gestionnaire de ces Etablissements ainsi qu’aux médecins responsables de votre traitement de recueillir votre consentement préalablement au prélèvement de vos cellules souches.
Durant les 48 heures qui précèdent le prélèvement de cellules souches et le jour du prélèvement, vous pourriez ressentir des douleurs lombaires (dos) ou au niveau du bassin suite à la stimulation de votre moelle osseuse par les facteurs de croissance.
Le jour du prélèvement, 2 cathéters seront placés dans vos veines du pli du coude, un volume d’environ 200 ml de sang sera aspiré dans la machine de cytaphérèse. Celle-ci réalisera par centrifugation une séparation de vos cellules souches hématopoïétiques qui seront transférées dans une poche tandis que le reste des cellules sanguines vous sera réinjecté par l’autre cathéter.
Durant la procédure de cytaphérèse, plusieurs prélèvements de 200 ml de sang seront réalisés consécutivement avec, à chaque fois, une centrifugation. Au cours du prélèvement et dans les heures qui suivent, vous pourriez ressentir des picotements au niveau du visage et plus particulièrement autour de la bouche ainsi que des crampes au niveau des extrémités. Ceci est dû à une chute du calcium dans votre sang. Pour minimiser ce phénomène, des sachets de calcium vous seront administrés durant les jours de prélèvement. Vos paramètres tels que tension, pouls et température pourront être contrôlés par l’infirmière du service.
Si vos veines du pli du coude ne sont pas aisément accessibles, on vous proposera de placer un cathéter central. Ce dernier est placé au niveau du cou. La mise en place est réalisée par un anesthésiste au du bloc opératoire. Cette procédure nécessite la réalisation d’une anesthésie locale.
Vous ne pourrez pas rentrer à la maison avec ce cathéter et si plusieurs prélèvements sont nécessaires, vous devrez rester hospitalisé jusqu’à la fin des prélèvements.
En cas d’impossibilité de vous prélever des cellules souches sanguine, il peut vous être proposé par votre médecin hématologue, un prélèvement de moelle. Dans ce cas vous serez référé à un autre centre hématologique belge spécialisé dans ce type de don. Actuellement, cette méthode est de moins en moins pratiquée car elle possède beaucoup plus d’inconvénients que le prélèvement de cellules souches sanguines. Il s’agit d’une procédure de secours. Le don de moelle est réalisé sous anesthésie générale.
Risques médicaux liés à la procédure de cytaphérèse :
Préalablement au prélèvement votre médecin vous demandera de procéder à une prise de sang qui comportera au minimum : la détermination de votre groupe sanguin, votre typage HLA, des examens sérologiques concernant le dépistage des maladies suivantes : HIV, hépatite B, hépatite C, hépatite A, cytomégalovirus, virus Epstein-Bar, toxoplasmose, syphilis, D’autres analyses peuvent être également demandées sur avis de votre médecin hématologue.
Le gestionnaire de la banque de tissus est légalement responsable du prélèvement, du traitement, du stockage, de la conservation à long terme et de la restitution de vos cellules souches au moment de la greffe.
Toutes les données concernant cette procédure ainsi que leur enregistrement sont sous la responsabilité du gestionnaire de la banque de cellules souches qui garantit leur sécurisation.
Comme dans toute procédure médicale, les données personnelles relatives à ce don sont protégées par le respect du secret médical par tous les intervenants.
Quelques jours à quelques semaines après le prélèvement de cellules souches hématopoïétiques, vous serez hospitalisé(e) afin de recevoir la chimiothérapie à haute dose et la réinjection de vos cellules. En fonction du type de maladie cancéreuse dont vous souffrez, vous recevrez un ou plusieurs médicaments de chimiothérapie et/ou des rayons pendant une durée généralement d’une semaine ou moins. Le premier jour d’hospitalisation sera consacré aux examens préparatoires (scanner thoracique, échographie cardiaque, épreuves fonctionnelles respiratoires, prise de sang et pose de la voie centrale parce que le port-a-cath ne suffit pas).
Après ce traitement dit intensif ou à hautes doses, il sera procédé, après décongélation de vos cellules, à leur réinjection soit par une perfusion veineuse périphérique, soit par une voie centrale (cathéter placé au niveau du cou).
La réinjection des cellules souches périphériques est réalisée par un infirmier et ne s’accompagne généralement d’aucun effet secondaire particulier. Vous pouvez toutefois être légèrement incommodé(e) par l’odeur du produit cryopréservant (DMSO) qui a été mélangé à vos cellules souches hématopoïétiques avant leur congélation.
Après quelques heures, les cellules souches hématopoïétiques quittent le sang et retournent au niveau de la moelle osseuse où elles entreprennent un processus de maturation (différentiation permettant l’apparition d’abord de globules blancs neutrophiles, ensuite de plaquettes et de globules rouges dans votre sang périphérique). La remontée du taux des globules blancs est variable d’un individu à l’autre et est fonction du type de maladie sous-jacente, de la quantité de cellules réinjectées, du nombre et du type de traitement de chimiothérapie reçu préalablement au processus d’intensification thérapeutique et d’autogreffe.
Après la réinjection des cellules souches hématopoïétiques, il se passe donc généralement une période d’aplasie durant laquelle des transfusions de globules rouges ou de plaquettes peuvent être nécessaires ainsi que l’administration d’antibiotiques et d’une alimentation entérale (via une sonde naso-gastrique) et/ou parentérale c’est-à-dire par voie intraveineuse.
La durée classique d’une hospitalisation en chambre stérile pour un processus d’intensification thérapeutique et d’autogreffe est d’environ 4 semaines. Toutefois, cette durée peut être adaptée par votre médecin en fonction des taux de globules blancs, des infections ou autre complication qui pourrait survenir à l’occasion de votre hospitalisation.
Risques médicaux liés à la procédure de greffe :